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Chronique : Le fabuleux destin de : Sega

Le fabuleux destin de... - Par Kenjin - 23 Février 2007 21:19:40

Sega, c'est l'assurance d'avoir à la fois un passé d'échec dans le hardware et un présent d'échec dans le software. Bravo !

Revenons très brièvement sur le passé peu glorieux de Sega. Créée en 1954 par un américain certainement obèse (David Rosen), la firme se fait vraiment connaître du grand public en 1986 avec la Master System et son Alex Kidd. Pendant 20 ans Sega va sévir en toute liberté, mais son plus bel essai restera indéniablement la Megadrive, qui dominera même la Super Nes aux Etats-Unis (ou elle était distribuée sous le nom de Genesis). Pourtant, Sega ne rencontre toujours pas le moindre succès au Japon, et l'échec de la GameGear avec son autonomie de 2 heures pour 6 piles confirme la difficulté de s'installer sur un marché dominé par Nintendo.


Sega ne perd pourtant pas espoir et va beaucoup miser sur la Saturn en prenant de vitesse Nintendo. Sortie en 1994 et délaissant le format cartouche préhistorique, la Saturn rencontre un semblant de succès au Japon : la machine est réputée pour sa 2D et Sega y porte un grand nombre de ses jeux d'arcade et ses licences fortes (Sonic, Nights, Sega Rally, Virtua Fighter, Panzer Dragoon) lui permettent d'acquérir une ludothèque de qualité en peu de temps.





Malheureusement pour Sega, si Nintendo restera hors course sur cette génération, Sony va prendre la relève. Longtemps au coude à coude au Japon, la Playstation va s'envoler sous l'effet Final Fantasy VII. La Saturn restera KO, et l'occident sera son tombeau. Dès lors en difficulté financière avec ses échecs à répétition et le déclin du marché de l'arcade, Sega se lancera dans un ultime raid : la Dreamcast.


Encore une fois en avance sur ses concurrents (insuccès oblige), Sega propose une console de qualité accueillant en plus de ses licences maison d'importants jeux tiers comme Soul Calibur ou Resident Evil Code Veronica. La Dreamcast a beau démocratiser le jeu en ligne sur console de salon (« 5 milliards de joueurs hihi ! » on restera à 8 millions, merci), l'échec est une nouvelle fois cuisant et Sega décide d'interrompre la production de sa console morte née faute de liquidités. Sega devient donc un éditeur tiers et développe ses jeux pour la concurrence historique. Horreur ! Sacrilège !





A partir de cet instant précis, le destin de millions de joueurs va basculer. Joueurs jusqu'alors sympathiques et passablement hardcore gamers, le joueur segasexuel moyen va devenir une espèce hautement détestable. Instantanément, la Dreamcast devient un martyre, et les joueurs se créent une mythologie. Certains prétendent encore que bouger un gay avec un sparadrap sur la joue dans une ville déserte à la recherche d'une voiture noire en se battant à la Parappa contre des chinois est le chef d'Å“uvre ultime. Haïssant Sony et sa PS2 par dessus tout, cette odieuse communauté, refusant d'admettre leur humiliante défaite tel un communiste en 89 va migrer vers d'autres contrées non aliasiées et chercher asile politique vers la Gamecube et la Xbox. Ces consoles mortes nées rappelant, n'en doutons pas, l'enfance frustrée du fan de Sonic.


Sega entame donc sa carrière d'éditeur tiers et toutes leurs licences y passent (meme celles d'autrui avec F-Zero GX). Aujourd'hui, après plusieurs années de sévices le constat est simple : Sega fait rire par delà les mers et les océans. Inexistants sur portables, investissant sur hardware peu vendeur (Billy Hatcher, Monkey Ball, Jet Set Radio Future, Panzer Dragon Orta, Shenmue sur Xbox), Sega n'est qu'insignifiance et s'enfonce non seulement économiquement, mais aussi ludiquement : l'emblématique mascotte Sonic est massacrée de multiples façon (Heroes, Riders, Rivals) et est dernièrement devenu à la fois un jeu de plateforme action laid avec des gros flingues pour faire comme dans les jeux américains en moins bien et un jeu de course monorail pour golmon de la wiimote (un bouton pour sauter toutefois). Shinobi, Crazy Taxi, Sega Rally ou encore Sakura Niaisen sont enterrés depuis longtemps (bon débarras) et Sega, en 2004, touchera le fond en fusionnant avec! Sammy (nan mais Sammy quoi) avant de pondre un Virtua Fighter Quest qui rentrera dans les anales. Aujourd'hui, Yu Suzuki et Yuji Naka sont portés disparus (bon débarras) et la firme tend toutefois à se refaire une santé avec quelques concepts débiles (nous leur devons Brain Training, et les Pachinko qui servent à rien, merci Sega !) et les Yakuza (Shenmue for men).

De quoi financer une Dreamcast 2 et Shenmue 3 !



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