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L'homme le plus cheap du monde.
Nyzer

sherman - 10 Aug 2022


Bah la forêt est clairement pas une menace pour l'héroïne au contraire c'est son élément

D'accord mais qu'est ce que ça apporte au film, au spectateur ?

[attention mon message comporte des spoiles]

Je trouve vraiment que le film est passé à coté de quelque chose, j'aurais vraiment voulu la confrontation d'une humanité dans sa pureté primaire, presque animale, en opposition avec une sauvagerie classieuse et extraterrestre, c'est à ça que devait servir ce retour dans le passé, sinon les indiens deviennent au final qu'un simple skin interchangeable.

Et donc à coté de ça on se retrouve avec des indiens civilisés, intellos, sympas, beaucoup trop bavards et avec des codes comportementaux trop similaires aux nôtres, le tout dans une forêt chatoyante qui ne renforce pas (ou pas assez) le coté sauvage des indiens et de l'héroïne.

J'aurais aussi préféré une approche + immersive, réaliste et ultra sensoriel, qu'on soit moins dans le coté spectacle, chorégraphique et ultra rytmé. Y'a des codes du teen movie dans ce film qui le dessert, c'est un peu hors de propos et dépassé comme approche.

Autre chose que je trouve un peu désuet (et je vais me faire taper dessus mais tant pis), c'est le design du Predator, ça allait dans les années 80 (et encore), mais aujourd'hui c'est plus le cas.
Y'a un coté kitsch et grotesque dans son visage, limite gros méchant pas bô sorti tout droit d'un épisode de bioman. Ils ont foutu un casque pour limiter les dégâts mais ça ne fonctionne plus une fois qu'il l'enlève.
Et puis tous les gadgets que le Predator porte sur lui, je trouve ça un poil ridicule, je sais pas si c'est vraiment pertinent.

Scénaristiquement, j'aurais viré la présence du frangin (qui est sympa mais n'apporte rien), j'aurais également viré les chasseurs blancs, et avec tout ce temps de visionnage économisé, j'aurais préféré développer l'aspect woke, avec la mise en lumière d'un petit chef indien dangereux, sadique, cruel, lâche, conspirateur et qui ne supporterait pas de voir une femme chasser (tout comme la famille de Naru), sous prétexte que ça porterait atteinte à dieu, l'harmonie sociale de la tribu et de la nature, et parce que ça porterait atteinte à la dignité, la fonction de chasseur.

Bien évidemment ce petit chef insupportable qui cherchait à assassiner Naru discrètement, serait amené par la force des choses (après que tous ses potes chasseurs soient morts par le predator) à collaborer avec celle-ci pour tenter de vaincre l'extraterrestre.
Au final il finirait par reconnaitre la valeur de Naru en tant que guerrière et par la même il reverrait toutes ses conceptions sociales et philosophiques, avant de se sacrifier dignement pour contribuer à la mort du Predator.
C'est du twist ou une courbe d'évolution relationnelle qu'on a déjà vu 1000 fois, mais ça aurait toujours mieux que cette relation avec le frangin ou le clébard qui ne sert à rien, et puis on aurait dépassé ce coté progressiste dans ce film qui parait juste là pour cocher des cases dans un cahier des charges.
Et puis l'idée que Naru soit une proie dans les deux camps, c'est assez "ludique" comme configuration scénaristique je trouve.

Sinon un truc qu'ils auraient pas dû faire, c'est donner une date historique au film. C'est con mais donner une date ça nous raccroche trop à notre réalité, ça nous rassure et ça pénalise l'aura intemporelle et universelle que pourrait avoir cette histoire.

Autre truc que je comprend pas très bien dans le film, c'est quand Naru découvre avec écœurement que ce sont finalement les blancs qui ont tués tous les bisons de la plaine et non le predator.
Ca veut prouver quoi ? que l'homme n'est qu'un prédateur dans un monde de prédation ou bien ça veut 'humaniser' le predator et prouver que finalement il n'est pas si mauvais ? (alors qu'en fait il l'est, il est juste là pour tuer sans justification et c'est tout). Bref on pige pas très bien ce que le réalisateur veut nous dire.