la serpillère de RuLL_34
CluBpop

FibreTigre - 04 Dec 2012

Oui non mais c'est bien joli tout ça, mais le process, on s'en cogne (il n'y a qu'à entendre ce que raconte Ueda de ses projets... Shadow of the colossus, son but était de faire du spectaculaire qui en mette plein la gueule; à l'époque il racontait que son jeu préféré c'était Burnout et qu'il souhaitait que son jeu apporte des sensations aussi fortes) l'important c'est le résultat. Créer des personnages génériques dans les jeux vidéos est même bien moins grave, il me semble, que dans une fiction ciné/série; dans le sens où c'est la profondeur de la proposition de jeu et ce que le joueur en fait qui "habille" l'histoire et crée de la fiction à un niveau personnel. A ce titre, même le héros de Black Ops 2, de Dragon's Dogma ou de Far Cry 3 (pour citer trois titres économiquement lourdingues, impossible à foirer pour leurs éditeurs)  sont à mon sens très bon, parfaitement adaptés/cohérents par rapport à ce qu'ils proposent en terme de gameplay et de narration.

Le héros/personnage contrôlable de JV doit nécessairement comporter une large part de page blanche. Sinon, où est la place du joueur ?

C'est tout le paradoxe, ceux qui attendent du prochain Rockstar que ses personnages soient aussi ciselés que dans les Sopranos ne se rendent pas compte à quel point ça nuierait à la liberté d'action, au sentiment que le joueur se sentent "chez lui".
Cela dit, il y a des contre exemples... dans le dernier Far Cry, la déshumanisation du personnage, le fait qu'il assume d'être devenu un prédateur sanguinaire, en roule libre, est au coeur du récit. Il y a même un easter egg qui laisse à penser que ça va beaucoup plus loin que ça.


HBK:

Nombre d'œuvres d'art qui sont aujourd'hui considérées comme majeures-patrimoine-de-l'humanité-toussa ont été produites dans des conditions qui n'ont rien de ce que tous les bien-pensants boboisants dans ton genre s'imaginent être une "démarche artistique".

Complétement. La plupart des oeuvres de Mozart sont des oeuvres de commandes. Dostoïevski écrivait des feuilletons pour payer ses dettes de jeux (et lui aussi bien que Balzac, Poe ou Dumas se faisait joyeusement sabrer/réecrire des paragraphes entiers par les directeurs des journaux qui leur achetaient leur écrits). Quand Lynch et Frost font Twin Peaks pour la TV, leur but c'est de durer aussi longtemps que Les Feux de l'Amour... La part de compromis est indissociable d'une oeuvre populaire parce que le canal de diffusion qui permet de passer à la postérité est toujours économiquement lourd.

CluBpop (04 Dec 2012)