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Call Of Duty 4 (PC)

Par Caracolad - 08 Décembre 2007 17:03:54 - Fiche du jeu


Les gars d'Infinity Ward étaient au bout du rouleau. Ca faisait des années qu'ils modélisaient des grosses berthas et des carcasses de vaches normandes : forcément au bout d'un moment ils pouvaient plus encadrer la seconde guerre mondiale, et son cortège pompier de bravoures symphoniques. Les premiers Medal Of Duty Machin avaient déjà tout dit, pourtant des dizaines de variantes n'en finissaient plus de se renverser sur les étalages. Puis soudain, Infinity Ward eût une idée de génie : ils ont laissé le développement de Call Of Duty 3 à une bande de quakos qui allaient bâcler un énième bousin consolisé et étiqueté WWII, ça leur a laissé deux ans pour développer un quatrième épisode innovant, car contemporain ! Innovant ou pas, donc. Où les teutons sont logiquement remplacés par des islamistes et des communistes.

Soyons francs, l'idéologie véhiculée par Call Of Duty 4 est débectante. D'emblée l'intro nous met dans la peau d'un prisonnier emmené au poteau d'exécution par des maghrébins véhéments, puis froidement exécutée en temps réel. Plus loin on ira s'asseoir dans un bon gros aéronef ricain pour paisiblement shooter les petits bonhommes d'en bas comme de vulgaires insectes, semblables à ceux qu'on écrasait étant môme : CoD4 vient d'inaugurer les frappes chirurgicales vidéoludiques, et il en a même pas honte... Si avec ça on a pas notre quota de mauvais goût, entre deux game over on pourra toujours lire de belles phrases appartenant à des grands penseurs contemporains : Condoleezza Rice, Vladimir Poutine... Psychologiquement, CoD4 est donc un jeu bourru et atlantiste. L'exacerbation de la supériorité américaine avait le mérite d'être moins ambiguë et dérangeante dans le cadre de la seconde guerre mondiale. Heureusement, la modernité du contexte amène aussi quelques instants poignants et surprenants, comme cette séquence de post-explosion nucléaire dans laquelle on manoeuvre un personnage carbonisé, qui n'a d'autre option que de crever sous d'atroces souffrances. Le nucléaire c'est vraiment pas bien, et CoD4 fait bien de nous le rappeler !


Si vous êtes fleur bleue, vous n'y verrez que des morpions



Le système de jeu lui reste le même qu'avant. Comme une offre d'emploi, il nous demandera un important esprit d'initiative, mais il montre quand même vite ses limites puisque tout est aussi prévisible qu'un figurant du Truman Show. Dans n'importe quelle situation, nos alliés préfèreront leaner dans leur coin plutôt que de progresser, le seul moyen de les faire se bouger un peu étant d'avancer de nous-même. Sur la ligne de front, tuer les ennemis n'est pas forcément utile puisque ceux-ci respawnent à l'infini, et cesseront de respawner dès qu'on aura avancé dix mètres plus loin. Au lieu d'avoir l'impression de n'être qu'un second rôle paumé au milieu du conflit, on se définirait plutôt comme le marionnettiste attitré de cette vaste superche mise en scène.

C'est surprenant pour un jeu grand spectacle et grand public, mais CoD4 se montre assez retors si l'on coche la difficulté avancée. Les ennemis succombent en 2-3 balles, et nous aussi en fait. Toutefois, quand la difficulté est élevée y'a un détail qui suffit à rendre certaines situations irritantes : le fait de se prendre la moindre petite bastos dans la trogne suffit à faire s'affoler l'écran, il deviendra alors tout rouge et titubera comme un Kenjin au réveil. On n'y voit tout simplement rien l'espace de quelques secondes. Avec ça le corps-à-corps se conclue systématiquement par un game over, et les affrontements face à plusieurs adversaires nous obligent à filer nous planquer derrière un muret toutes les trois secondes. Remarque, c'était peut-être un artifice pour augmenter la durée de vie, vu que celle-ci est d'environ quatre heures en mode normal ! Oui oui quatre heures. Quatre. Heures. Pour situer l'étendue du malaise, sachez que la rédaction de ce test médiocre m'aura pris davantage de temps.


C'est moins jouable qu'avec deux grammes dans le sang



Depuis qu'il a été dévoilé, on nous a souvent promotionné CoD4 comme une grosse claque technique dans ta gueule que t'en as les joues qui gonflent. Mais concrètement, une fois qu'on a quitté le niveau tout trafiqué de la démo, faut vraiment qu'on y croie à mort pour parvenir à y voir autre chose que du CoD2, à quelques effets spéciaux néskhgèhne près. Au niveau sonore c'est pareil, on nous promettait du Harry Gregson Williams mais ça doit être un proche cousin qu'a composé les thèmes. Même si ça reste pas mauvais. Enfin c'est un truc symphonique quoi. Bon. Alors généralement c'est en fin de test que le pigiste lambda fait semblant de dire qu'il a joué au mode multijoueurs pendant plus de dix minutes. Je n'ai absolument pas joué au mode multijoueurs, mais je peux quand même faire semblant de dire que les voitures explosent et que ça permet de tendre des pièges, que le système de grades rapproche le jeu du genre RPG, que les parties sont dynamiques vu qu'on tue rapidement et qu'on meurt rapidement et qu'on respawne rapidement, que c'est super, mais que c'est simplement dommage que ça ne soit encore une fois réservé qu'aux gens qui n'ont ni une vie sociale, ni une vie sentimentale.


Comme le luminou, on peut les voir dans le noir





Note : 5/10
Call Of Duty 4 est l'habituel FPS fast-food de noël. Il fait bien de la peine face à l'impérieux Crysis, mais son déroulement demeure quand même un peu couillu et efficace. Si vous n'avez pas de vie vous pourrez bien entendu longuement tuer des gens en réseau, mais en solo vous aurez surtout l'impression d'avaler un hamburger : c'est gras, c'est USA et ça se bouffe vite fait faute de mieux. A consommer entre deux vrais jeux.





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