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Alan Wake (Xbox 360)

Par Beauce_de_Findenivot - 03 Aout 2010 10:22:34 - Fiche du jeu


Avec le temps et les retards accumulés, Alan Wake avait fini par devenir une blague. C'est encore le cas aujourd'hui mais plutot ce genre de blague dont on s'en rend compte en plein milieu qu'elle n'est pas si drôle que ça et que l'on regrette d'avoir commencée.

Ce n'est pourtant pas sur le terrain de la comédie que voulait se situer le dernier jeu de Remedy. Revendiquant une filiation avec Twin Peaks (on se demande pourquoi car à part les décors, il n'y a pas grand rapport; ah si, il y a une scierie) et l'oeuvre de Stephen King (c'est vrai qu'on n'a pas souvent peur), Alan Wake lorgne plutôt du côté de la sitcom de seconde zone. Le jeu est effectivement découpés en épisodes, chacun commençant par un "Previously, in Alan Wake..." pour te faire croire que tu regardes une série aussi cool que The Shield ou 24.

Mais en fait non, c'est que Alan Wake, le jeu qui a mis 200 ans à être développé et dont le budget a été intégralement consacré au downgrade nécessaire pour le faire passer sur 360.
Oubliez les lointaines promesses, les effets météo ou les grands espaces et dites bonjour aux couloirs, à la modélisation à la hache et au tearing.


Le brainstorming a été intense chez Remedy avant de déboucher sur le titre final du jeu.



Les boxeux désespérés qui attendaient vainement un scénar et une réalisation de qualité HBO en guise d'exclu pour leur toaster en kit en sont effectivement pour leurs frais et devront se contenter d'un feuilleton digne du pire d'AB Productions.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, Alan Wake est un écrivain en panne d'inspiration qui vient se ressourcer dans le trou du cul des Etats Unis. Manque de bol, c'est là qu'habite une sorte de grosse fumée noire qui enlève sa femme, comme ça, for the lulz. Du coup, l'ami Alan va tout faire pour retrouver sa gonzesse et retourner chaque caillou de la région pour voir si elle ne serait pas cachée dessous.

Mais ce n'est pas tout. Car en plus d'un scénario niveau série Canal +, Alan Wake se paye d'un cast à faire frémir Max Pécas:



-Alan Wake, le héros monoexpressif qui débite l'intégralité de son texte sur le même ton désabusé.




-Alice Wake, le non-personnage par excellence. Le doublage français est tellement affligeant que je pensais que c'était pour faire un twist final du genre "mais en fait on est dans un roman et elle c'est la lectrice et c'est pour ça qu'elle récite son texte comme une poésie devant la classe". Mais en fait, non.




-Barry Wheeler, l'agent et accessoirement meilleur pote d'Alan qui ferait passer Joe Pesci pour un modèle de retenue et de sobriété.




-Sarah Breaker, le sherif local, qui apparemment est une femme et apporte une touche glamour bienvenue dans cette histoire sordide.



-Le docteur Emil Hartman, dont je ne me souviens plus très bien ce qu'il apporte à l'histoire. On sait juste qu'il est un peu fou.



La plupart des niveaux (puisqu'il vaut mieux les appeler ainsi) suivent le même principe:
-une première partie exploration/enquête/dialogue pour les nuls. En gros c'est comme Heavy Rain mais avec 10 fois moins de possibilités. Ca donne une idée du vide. Le problème, c'est que ce sont les moments les moins désagréables du jeu.
-une seconde partie orientée action où vous suivez un long couloir avec des zombies disposés tous les 30 mètres qui vous balancent dessus tout ce qui leur passe sous la main: faucilles, sagaies, javelots, chronomètres, etc.

On ne se lasse pas d'admirer les décors du jeu



Les zombies sont entourés d'une ombre qu'il faut disperser à coup de lampe torche avant de pouvoir leur tirer dessus en bonne et dûe forme. Les boxeux, dont on peut légitimement soupçonner qu'ils n'ont aucune culture en matière de survival horror, trouveront ce système suprêmement original, sauf qu'il s'agit là d'une énorme repompe du gameplay d'Obscure, sympathique survival made in France dispo depuis plus de 5 ans.

Quand ils vous agressent, les zombies vont éructer des phrases de la vie de tous les jours, souvent liées à leur profession avant qu'ils ne soient possédés par la fumée noire. Il s'agit généralement des trucs assez flippants du genre "Attention à la marche!", " Fait pas chaud aujourd'hui" ou "N'oubliez pas le guide!". Autant de prophéties glaciales pour les boxeux leur rappelant qu'ils ont en effet plus de chances de finir dans la peau d'un gardien de nuit chez Walmart que dans celle d'un écrivain possédant un appart de 100m² dans une tour de Manhattan.

Peu habitués aux grands espaces (rappelons qu'ils ont longtemps été privés de GTA), les boîteux auraient pu facilement se perdre dans les grandes forêts nord américaines d'Alan Wake. Heureusement, comme nous l'avons déja soulignés, les niveaux restent très linéaires et pour être sûr de ne pas aller dans la mauvaise direction, la localisation du prochain objectif est affichée en permanence sur la mini carte.
Il convient d'ailleurs de relever une constante du level design d'Alan Wake: à un carrefour, si le jeu vous indique d'aller à gauche, vous pouvez être certain qu'un bonus vous attend à droite, et inversement. N'hésitez donc pas à braver la direction indiquée par le jeu, histoire d'être blindé de munitions et de piles pour votre lampe torche.

Level design récurrent d'Alan Wake



Confronté à Alan Wake, le vrai harcore gamer objectif ne manquera pas d'observer que celui-ci reprend les ficelles déjà vues dans Max Payne, à savoir narration à la première personne pendant le gameplay, mélange de persos en 3D et de vidéos/photos de vrais acteurs même pas ressemblants et surtout un rythme métronomique dans l'action qui fait débouler les ennemis par vague à intervalles réguliers sans jamais risquer de surprendre le joueur. Les seules émotions procurées par le titre seront ponctuées par des sourires narquois comme lors de la désormais mondialement célèbre attaque de la moissonneuse-batteuse.




Mais le clou du spectacle, le vrai coup de maître d'Alan Wake, reste encore les pages de manuscrit disséminées un peu partout dans les niveaux. A la manière d'un récit écrit à l'avance, celles-ci décrivent au joueur le contenu des scènes à venir, histoire de tuer le peu d'intérêt que l'on pourrait éprouver pour le jeu. Pour une raison qui échappe à tout être doté d'un minimum de sens commun, les boîteux ont trouvé ça génial.

Ceci a vraiment eu lieu.





Note : 4/10
Au lieu de réveiller la 360, Alan Wake la replonge dans le coma duquel elle n'aurait jamais du sortir.





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