L'information : la bataille que le jeu vidéo ne gagnera pas
Par KamiOngaku - 16 Novembre 2009 21:21:07
D’aucuns disent que le jeu vidéo a déjà gagné. Paraîtrait même qu’il ne le saurait pas encore (le con !). Qu’il me soit permis d’en douter : l’information sur ce média, tant par la presse généraliste que spécialisée, demeure, et demeurera durablement, au ras des pâquerettes.
C’est un lieu commun que de dire que les médias traditionnels, télé en tête, donnent une image peu flatteuse des joueurs, et à travers eux du jeu vidéo (qu’on se souvienne de cette fameuse (fumeuse ?)
affaire dead or alive). Mais le problème est plus large que ce sensationnalisme débile : il est tout bonnement impossible de s’informer correctement sur le jeu vidéo en France.
Les rares journaux dits sérieux qui traitent du sujet tombent, soit dans la branlette intellectuelle (je vous renvois aux papiers JV de Libé, par exemple ce
test rafraîchissant d’Uncharted 2), soit dans les papiers bourrés d’erreurs. Pas plus tard que cette semaine, la page JV du Monde télé nous offre un ratio perle/paragraphe fort honorable. On y apprend ainsi que la PSP Go, c’est le mal car, je cite,
sa faible mémoire interne (16 Mo) est un grief justifié à son encontre. Ouais, on y va fort avec G.F. (qui a au moins eu la décence de ne signer que de ses initiales).
Quelques paragraphes plus loin, on nous explique que
la distribution dispose d’une vertu introuvable sur le web : le conseil et la prescription. Carrément. Micromania apôtre du bon goût. La dématérialisation ne
favorisera de fait que les
blockbusters qui bénéficient de millions de dollars de marketing.
Pour appuyer ces propos, le « « « journaliste » » » convoque Mirror’s Edge en exemple de
petit bijou passé inaperçu. Mirror’s Edge qui, comme chacun le sait, n’était disponible qu’en téléchargement, et qui n’a de fait pas pu compter sur le conseil et la prescription des vendeurs spécialisés pour réaliser les ventes qu'il méritait. Brillante démonstration.
Le joueur aura donc comme seul recours la presse spécialisée. Celle-ci, le sujet a déjà été abordé
ici ou
là et on aura bientôt l’occasion d’y revenir, ne lui sera pas d'un grand secours.
On doit quand même à la Vérité de dire que le jeu vidéo fait tout pour que rien ne change. Le public, constitué pour une moitié de débiles, pour l’autre de beaufs (sans toutefois que les deux tares soient exclusives l’une de l’autre) ne mérite pas mieux. Et les éditeurs et développeurs peinent à tirer autre chose que du vide, des ressources colossales investies dans l’industrie. Bien fait pour nous, en somme.