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[Spécial Crise] La cote de Nintendo s'effondre : reportage au cœur de la tourmente

Par KamiOngaku - 01 Novembre 2008 20:13:27


28 octobre 2008, quartier de la Défense. Comme tous les mardis depuis 7 ans, Julien, Eric et Valérie se retrouvent à l’heure du déjeuner. Ces trois traders, actuellement à la recherche d’un nouvel emploi, sont les premières victimes de la crise financière. Rencontre avec des personnes à bout, physiquement, moralement et financièrement.

Une fois à table, c’est Valérie qui, après avoir passé commande, prend la parole la première. « Vous savez, on ne se sent coupables de rien. On me reproche souvent d’avoir mis tous mes œufs dans le même panier, mais qu’y puis-je, moi, si j’aime Nintendo ? Ce genre de choses, ça ne se commande pas. » « C’est vrai qu’on avait tout misé sur cette firme, continue Eric, mais à l’époque, ça semblait tellement sûr… » On était alors en 2001. Les promesses du GameCube rassuraient tous ceux qui voulaient bien y croire.

Première alerte trois ans plus tard, nous raconte Eric. « C’était en 2004. Le premier novembre. Je m’en souviens, j’avais vu ça en revenant du cimetière. Biohazard 4 [Resident Evil, chez nous]. L’exclu qui mettait tout le monde à terre. Porté sur PS2. » Silence pesant, tandis que le serveur nous apporte nos plats. La cote de Big N avait tremblé, mais pas assez pour qu’ils modifient leur stratégie. « J’étais à deux doigts de tout lâcher, nous confie Julien, mais mes amis m’ont convaincu que ce n’était qu’un soubresaut. De cette époque date mon tatouage, au passage». Il relève sa manche. On peut lire sur son bras Capcom = EVIL.

« Tout simplement infaisable, dm'anière ! Mikami a dit qu'il avait poussé le Cube à fond. Alors la PS2 lolzorus !!! »


En mai 2006, nouveau coup de tabac sur la mer vidéoludique. A l’E3, Nintendo en dit plus sur sa Wii. Les premières images non retouchées tombent. Cette fois, Julien ne se laissera plus influencer. Au contraire, « à la vue de Tony Hawk, je me souviens avoir appelé immédiatement Eric et Valérie pour leur dire que je changeais mon fusil d’épaule, et les inciter à me suivre. » Seul Eric le fera, quelques mois plus tard. Valérie veut encore y croire : « Des hauts, des bas, c’est classique, je ne m’inquiétais pas. C'est sur longue période qu'un choix se révèle judicieux ou non.»

« Normal, les kits de dev Wii ne sont toujours pas arrivés, ils travaillent sur NGC. » disait alors Eric. « Ca rend mieux en vidéo. » ajoutait Valérie.


Ce qu’elle n’avait pas anticipé, c’était le krach de la rentrée 2008. « C’est en essayant Wii Music que j’ai compris. Mais il était trop tard, le cours s’effondrait. Mon obstination m'aura coûté cher... » On peut en effet penser que la cote d’amour de Nintendo auprès des joueurs aura du mal à se remettre de cette débâcle.



Pas de café, l’addition. Avant de quitter les lieux, Eric sort sa DS, lance Opéra. Direction le site de l’ANPE. « J’en profite, le wifi est gratuit ici » nous explique-t-il, comme pour s’excuser. « Vous comprenez, l’abonnement Internet, à la maison, c’est ce qu’on a dû couper en premier. »



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