Hands-on E3 : Uncharted

Par Caracolad - 17 Juillet 2007 22:31:42

Pour clore cette série de hands-on consacrés à l'E3 2007, pourquoi ne pas enfin se mettre à parler d'un jeu exclusif à la PS3 ? Uncharted est une production Naughty dog qui se fera sans Jak ni Daxter ni Jason Rubin. L'échec commercial n'est donc pas loin, dommage, le jeu n'est pas si mauvais que ça ! Il met en scène Drake, un héros au look parfaitement banal, mais qui est un peu benêt. Dès le début de l'aventure, Drake paume sa petite amie à peine moche au fin fond d'une île paradisiaque, je vous laisse deviner c'est quoi qu'il faut qu'il fasse. Uncharted est un titre bâtard, un mix incertain entre Tomb raider (la grimpette) et Gears of wars (la castagne). Gamerama a pu s'essayer à deux niveaux bien distincts, le premier présentant les phases de plate-forme, le second les phases d'action.

Uncharted a la chance d'être ridiculement magnifique, tout ça à cause de son rendu cartoon plutôt que réaliste qui arrache la figure. Le design est proche de celui du premier jeu Naughty dog, Crash bandicoot sur PSone. Mais la haute définition donne tout son sens au fouillis d'une jungle trop garnie : on ne loupe aucun détail, les couleurs pètent, le tout donnerait presque l'impression de sortir de l'écran comme Sadako. Les animations faciales, mises en avant dans les cinématiques en temps réel, sont volontairement exagérées, et le résultat est bluffant. Durant les phases de jeu, les animations sont tout autant réussies, finement découlées, et les transitions entre chacune d'entre elles permettent d'avoir un jeu flexible comme un contrat première embauche. Du coup, on ne ressent que davantage les quelques virulentes baisses de framerate. Les explosions sont également à revoir, on dirait qu'elles sont en 2D.





Mais y'a pas que le style graphique qui emprunte à Crash bandicoot, y'a aussi la linéarité du cheminement emprunté. Les deux jeux Naughty dog ont en commun ce sillon creusé au coeur de la jungle, pour laisser passer le joueur. Hélas celui-ci n'a pas le droit de quitter cette autoroute sauvage, les herbes faisant office de murs bétonnés. C'est frustrant et peu crédible, y'a intérêt à ce que le jeu complet ait des terrains plus vastes pour gambader. Les phases de plate-forme sont réussies, aussi limpides que dans un Tomb raider moderne, du fait de l'animation fluide et de la tolérance face aux sauts manqués. L'inutile Sixaxis de la PS3 est employé de façon basique dans Uncharted, il sert par exemple à surmonter une séance d'équilibrisme sur des troncs d'arbre. Le joueur devant se contenter d'incliner la manette à gauche ou à droite pour éviter la glissade.

Le truc qui vient tout casser dans Uncharted, c'est le système de combat mal fagotté. Inspiré de celui de Gears of wars, il nous oblige à nous accroupir derrière toute une galerie de murets fissurés. Les séances de tir sont imprécises, du fait des zones d'impact illisibles, d'un viseur tout lent et de frags Bisounours, épurés de la violence jouissive propre au titre d'Epic. Sous pleins d'aspects, la difficulté est mal régulée. On ne sait jamais combien de balles seront nécéssaires à l'anéantissement d'un ennemi, tantôt deux suffisent tantôt il en faut dix. Les ennemis déboulent souvent en surnombre dans la place. Les phases au corps à corps sont beaucoup plus efficaces que les armes. C'est à la mode, le héros panse ses blessures automatiquement en s'abritant quelques secondes seulement. On nous refait le coup des bidons explosifs miraculeusement disposés à deux pas des ennemis. Aïe. Peut-être que sans ses combats, Uncharted serait susceptible d'être un killer app PS3 ? En tout cas il faudra composer avec, alors on va prier très très fort pour que ceux-ci deviennent supportables. Si c'est pas le cas, c'est juste que Naughty dog se sera transformé en Rareware bis.