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Macron vient de déclarer :

"Si la responsabilité collective n'est pas au rendez-vous alors on ira vers des mesures de rationnements et de sobriété contrainte."

De la part du président qui ferme des centrales et plombe quasi volontairement  EDF. Bien sûr ce sera à cause du français moyen si il y a des problèmes énergétiques cet hiver. pepe_feelsgood

En parlant d'EDF :

https://www.lepoint.fr/societe/energie- … 829_23.php

ARTICLE LE POINT
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Énergie : le plan secret des fournisseurs pour s'enrichir pendant la crise
La crise, oui, mais pas pour tous ! Certains fournisseurs d'énergie vont gagner des fortunes cet hiver en se débarrassant de leurs clients, au détriment d'EDF.
Par Clément Fayol, Erwan Seznec
Publié le 30/08/2022 à 17h00 - Modifié le 31/08/2022 à 11h13

Plus les clients fuient, plus les profits sont énormes… Le Point a pris connaissance de documents qui font toute la lumière sur la culbute record que se préparent à faire certains opérateurs du marché de l'énergie. Jouant astucieusement avec les tarifs réglementés, ils s'apprêtent à réaliser un coup invraisemblable, mais apparemment légal. Même le plus distrait des consommateurs le sait désormais, les prix de l'électricité sont en hausse. Le mégawattheure (MWh) n'avait jamais franchi la barre des 100 euros sur le marché de gros avant la brusque reprise post-Covid de 2021. Il a dépassé les 1 000 euros fin août ! Cette « anomalie » historique pourrait durer, sur fond de guerre en Ukraine et de coupure de gaz russe.

En économie, en cas de pénurie, les négociants salivent en anticipant l'envolée des marges. L'électricité fait exception, d'abord pour une question de physique fondamentale. Les MW se stockent mal. Or, pour qu'un réseau électrique fonctionne, il faut adapter en temps réel l'offre et la demande. Manque ou excédent de puissance, le résultat est le même : les plombs sautent à l'échelle d'une région, avec des conséquences catastrophiques.
Au commencement était l'Arenh…

S'ajoute à cela un cadre législatif particulier. Le marché de l'électricité est officiellement ouvert à la concurrence depuis juillet 2007. Il a sa bourse, le marché d'échanges de biens énergétiques European Power Exchange (Epex). L'opérateur historique EDF a ses challengeurs, comme Engie, TotalEnergies ou l'espagnol Iberdrola. Toutefois, en pratique, comme le soulignait la Cour des comptes dans un rapport de juillet 2022, la libéralisation est embryonnaire. EDF assure encore 85 % des fournitures.

Quant à l'État, censé se tenir en retrait, il se mêle en permanence de tout. Il a maintenu un tarif réglementé plus stable que les prix du marché, au profit des ménages. Depuis septembre 2021, et jusqu'en février 2023 au moins, s'y est ajouté un «  bouclier tarifaire » qui déconnecte nos factures de la hausse des coûts réels. Celle-ci sera de 4 % en 2022. Elle aurait été de 8 à 10 fois supérieure sans ce bouclier.

L'État a aussi instauré en 2011 un mécanisme moins connu, appelé « l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique ». Schématiquement, l'Arenh consiste à mutualiser la rente des centrales nucléaires. Partant du principe – fictif – que le groupe est un acteur comme un autre, l'État a décrété qu'EDF devait partager ses centrales nucléaires avec ses concurrents, en leur cédant une partie de leur production, à prix coûtant. En vertu de l'Arenh, l'opérateur historique est tenu de vendre son électricité à ses concurrents à 42 euros/MWh, à hauteur de 120 térawatt-heures chaque année.
Un demi-échec qui vire au naufrage

D'un côté, grâce à l'Arenh, il est possible de se procurer des MWh à bas prix. Il suffit pour cela de communiquer quelques mois à l'avance à la Commission de régulation de l'énergie (CRE), des données sur son parc de clients. D'un autre côté, en raison du bouclier tarifaire, il est impossible de vendre à prix fort à ces mêmes clients l'électricité Arenh. Le MWh, qui a valu jusqu'à 1 600 euros en août pour livraison en décembre 2022 sur le marché libre, doit donc être bradé !
Toutefois, on peut se poser une question : que se passerait-il si un fournisseur venait à perdre « fortuitement » ses clients, entre le moment où il obtient ses quotas de l'Arenh et celui où il reçoit sa part de MWh ? Compte tenu des délais, ce serait possible. La faille dans la réglementation tient à une simple question de calendrier. Il y a un décalage dans le temps entre le moment où les quotas Arenh sont attribués, et celui où ils sont réellement utilisés.

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Explication : afin d'obtenir une part de quota Arenh pour l'année à venir, les fournisseurs communiquent à la CRE les chiffres de leur parc de clients dès juillet-août de l'année en cours. Ces chiffres sont pondérés par la consommation sur l'ensemble de l'année pendant les heures creuses.

Le calcul de cette formule minutieusement calibré, visait à définir au mieux l'importance réelle de la clientèle de chaque fournisseur, en écartant les pics de consommation. Ses concepteurs avaient pensé à tout, sauf au pire des scénarios : celui où un fournisseur d'électricité chercherait à dégonfler son parc de clients pour l'hiver, après avoir obtenu ses précieux quotas… « On y vient, confirme une source chez EDF, et on ne sait pas très bien quelle parade trouver. Les MWh ne s'étiquettent pas comme des sacs de pommes de terre ! Si un fournisseur revendait sur le marché libre son électricité en surplus, comment prouver que celui-ci proviendrait de l'Arenh ? De plus, faire fuir ses clients est-il un délit ? »
Des documents accablants

Officieusement, des salariés d'EDF ne cachent pas leur écœurement. Si des fournisseurs lâchent leurs clients particuliers, ceux-ci se tourneront vers l'opérateur historique, qui ne pourra pas les refuser, sauf à déclencher un scandale majeur : l'État laisse dans le froid la veuve de Carpentras ! Pour approvisionner ces clients abandonnés, EDF devra donc racheter à ses concurrents, à prix d'or, les MWh bradés au tarif Arenh. La libéralisation du marché français de l'énergie passe du demi-échec au naufrage spectaculaire.

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C'est ici qu'entrent en jeu les découvertes du Point. Nos documents révèlent que ce scénario n'est pas du tout hypothétique. Au moins un opérateur a déjà organisé la fonte de sa propre clientèle. Les consignes données en juillet et en août aux démarcheurs téléphoniques ou Internet visent à inciter les clients à fuir après l'été, soit une fois que les quotas Arenh ont été comptabilisés. C'est pourquoi les abonnés ont été inondés de courriels leur annonçant une très forte hausse des tarifs. Des courriers accompagnés d'indications nécessaires pour un changement d'opérateur, de façon à les inciter à retourner chez EDF. Aucun doute sur l'objectif : il faut perdre des clients pour s'enrichir. Les profits réalisables sont alléchants. D'après nos calculs, notre « petit » opérateur pourrait encaisser plus de 100 millions d'euros de rentrées d'argent, en fonction de la fuite effective de ses abonnés et des prix de l'énergie.

Pire, d'après nos informations, ces petits opérateurs prévoient dès à présent un réabonnement après l'hiver, pour que le manège reprenne de plus belle : souscriptions massives à coups de démarchages au printemps, pour avoir le plus d'Arenh possible, suivi de messages répulsifs en été. Un cycle annuel, en somme, pour un business model calqué sur une réglementation inadaptée.

« Tout va dépendre de la Commission de régulation de l'énergie qui doit surveiller ce qu'on appelle les «  abus d'Arenh », mais qui pour l'heure semble regarder ailleurs, alors que c'est justement son rôle d'anticiper et d'encadrer ce type de situation », poursuit un témoin direct de cette stratégie de pertes orchestrées de clients.
La CRE aux abonnés absents ?
Les propos d'Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, sur BFM la semaine dernière, laissent effectivement songeur. L'ancienne ministre du Logement s'est bornée à critiquer les hausses de prix annoncées, sans réaliser, apparemment, qu'elles visaient à faire les poches d'EDF, et non celles des particuliers.

Contactée par Le Point, la CRE répond qu'un tel coup de bonneteau sur les MWh « ne devrait pas être possible puisque la CRE exerce une surveillance accrue des comportements des fournisseurs, tant des contrats de fourniture que des conditions de bénéfice de l'Arenh ». Ce qui revient à dire que les gendarmes sont la preuve de l'inexistence des voleurs.

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Dans les documents internes que nous avons pu consulter (impossibles à citer sans divulguer l'identité de nos sources), les interlocuteurs ne semblent d'ailleurs pas très préoccupés par la CRE, à en croire les consignes claires qu'ils donnent par écrit, y compris à des acteurs extérieurs à leur entreprise. À longueur de courriers électroniques et de mémos, des cadres détaillent sans vergogne comment organiser la rotation des clients.

Inconscience ? Pas forcément, car « rien ne dit que le procédé soit illégal », relève Jean-Pierre Pervès, coordinateur du groupe d'experts de l'association Patrimoine, nucléaire et climat (PNC), présidée par l'ancien député LR Bernard Accoyer. Ces opérateurs jouent avec la réglementation, certes, mais la CRE va devoir prouver qu'ils en abusent.

La décision de la CRE d'augmenter les quotas d'Arenh en mars 2022 de 100 TWh à 120TWh a encore aggravé la situation. Elle a été prise avec l'accord du gouvernement, dans le but d'aider les abonnés des fournisseurs alternatifs, mais aussi parce que les fournisseurs alternatifs se plaignaient de ne pas avoir autant d'Arenh qu'ils l'auraient voulu. Consultée, l'Autorité de la concurrence faisait part de ses doutes dans un avis du 25 février : elle ne considérait pas comme assuré que l'objectif soit atteint. En revanche, il est certain que la mesure va coûter de l'argent à EDF. Combien exactement, difficile à dire, mais les sommes en jeu sont potentiellement colossales.

EDF avait publié dans la foulée de la révision à la hausse de l'Arenh, un avertissement sur résultat, anticipant un manque à gagner de 8,4 milliards d'euros. Si l'entreprise publique doit maintenant racheter sur le marché, en catastrophe, des MWh pour fournir ses clients, l'addition risque de flamber encore davantage.
L'attentisme de l'État

Face à ce risque de surcoût en milliards d'euros dans un contexte déjà tendu, l'attentisme de l'État interroge. D'autant que, même sans avoir accès à des documents internes, de faibles signaux laissaient poindre cette volonté d'attirer des clients en été pour les faire fuir en hiver. Les autorités ont de leur côté multiplié les annonces concernant la surveillance des prix pour rassurer les consommateurs, passant à côté d'une combine qui va coûter cher au contribuable. Ainsi, le 26 août, le médiateur de l'énergie, Olivier Challan-Belval, annonçait sur Twitter saisir la direction des fraudes (DGCCRF) parce que « le fournisseur Ohm Énergie a démarché notamment en juillet des consommateurs avec un prix particulièrement attractif (– 11 % par rapport au tarif réglementé), avant de leur annoncer une hausse des prix importante le 1er septembre ». Hélas, ce ne sont pas des consommateurs qu'Ohm Énergie s'apprête à abuser, mais d'EDF.
Pour compliquer encore un dossier qui n'en avait pas vraiment besoin, il existe un autre cas de figure dans lequel un fournisseur pourrait avoir intérêt à perdre des clients. « L'Arenh couvre environ 45 % des besoins de chacun, explique un spécialiste. Le reste s'achète sur le marché à terme, des mois à l'avance. Certains fournisseurs pris de vitesse par la hausse historique du MWh sont aux abois : ils n'ont pas assez d'énergie. Soit ils perdent des clients pour cet hiver, soit ils meurent. « Il y en a au moins quatre ou cinq et c'était prévisible, souligne Jean-Pierre Pervès. L'automne dernier déjà, un fournisseur, Hydroption, avait dû mettre la clé sous la porte, parce que le MWh commençait à grimper un peu trop. » C'était un petit courtier sans moyens de production. Signe de l'aveuglement ambiant, selon Jean-Pierre Pervès : « Il avait gagné la clientèle de l'armée française et de la Ville de Paris… »

Ça fait quelques mois que c'était soupçonné (notamment par certains cadres chez EDF) et avec les dernières semaines, ça se confirme.
De la à dire que le gouvernement Macronien aiderait des entités privées à plumer EDF et le contribuable français, je n'ose y croire. Mais vous inquiétez pas, on rationnera votre énergie si vous, vous faites n'importe quoi smiley30

De la même façon qu'on vient de découvrir que certains politiques allemands étaient étroitement liés aux intérêts russes, il est de plus en plus évident que dans ce pays des politiques roulent pour d'autres intérêts que ceux de la France. Alstom, McKinsey, Uber et maintenant EDF, ça va commencer à devenir de plus en plus difficile de faire l'autruche pour certaines groupies macroniennes.