Professeur Laytron

hichanbis - 21 Mar 2022

5 sur GK :

Ghostwire Tokyo est une occasion manquée, un jeu aux potentiels ludique et esthétique énormes, grevés par un classicisme moribond. Si les premiers pas dans ce Shibuya dépeuplé ont quelque chose d'irréel et même de fascinant, la ville n'est ici envisagée que comme un espace de circulation entre des points d'intérêt innombrables, mais pour beaucoup tristement superficiels. Ghostwire Tokyo s'appuie paresseusement sur des concepts hérités de certains open worlds occidentaux - suivez mon regard - qui visent à gaver le joueur de micro-objectifs entre deux missions secondaires inégalement construites, tout en l'abreuvant d'informations inutiles et de notifications parasites. Cela n'en fait pas pour autant un mauvais jeu, et il y a de toute même matière à s'amuser lors de nombreuses confrontations disputées, ou lorsqu'il ouvre ponctuellement des trésors d'ingéniosité visuelle - mais ces moments sont malheureusement dilués dans la fastidieuse exploration d'un monde qui n'a pas grand-chose à offrir. Le titre de Tango Gameworks aurait pu tirer son épingle du jeu en délivrant un gameplay varié et pêchu mais il ne nous investit que de trois malheureux pouvoirs insuffisamment distincts, et se contente d'un bestiaire de créatures elles aussi bien trop semblables. Et ce ne sont pas les quelques boss ponctuant la progression - certes impressionnants mais aux schémas d'attaques prévisibles et aux faiblesses évidentes - qui viennent relancer l'intérêt. Tant de potentiel gâché et d'intentions mal exécutées, ça vous brise le coeur aussi sûrement et brutalement que le ferait Akito dans le dos d'un Visiteur.