Miami Vice

Enfin quelque chose de nouveau au cinéma qui n'a strictement plus rien à offrir depuis maintenant plus de 20 ans, et on peut remercier M. Mann pour rendre ses lettres de noblesse à ce qui n'était devenu qu'un vulgaire sous art se prostituant à tous les râteliers et en dessous de tous les autres (même derrière les séries télé c'est dire le malaise). On a affaire à une pure expérience visuelle et sensorielle à la puissance évocatrice que l'on ne retrouve habituellement que dans le meilleur de la littérature. Alors bien sur c'est dénué de tous les artifices bidons qui plaisent tant à Triquy et consort (scénario, évolution des personnages, dynamique des enjeux: who cares? Tout ce qu'il y a à faire dans ces domaines a déjà été fait et par des gens cent fois plus talentueux) et heureusement.

On assiste aujourd'hui à la réhabilitation (mais pas la renaissance je le crains) d'un médium qui se caractérisait par son inutilité depuis bien trop longtemps et ça ouvre la voie à quelque chose qui enfin distinguerait le cinéma, melting pot batard ne l'oublions pas, et l'amènerait vers une expression qui lui serait propre et que lui seul pourrait donner au public. La sensation du sublime est une chose que j'avais déjà ressentie devant des livres, des paysages, des idées, des peintures, mais rarement devant un écran. C'est maintenant chose faite, merci Mann.