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Chronique : Best. Gen. Ever

Réflexions hautement philosophiques - Par Dezorys - 30 Mars 2007 18:25:08

A l'heure de passer le relai à une nouvelle génération de consoles, le constat s'impose à tous les vieux cons qui trainent sur les forum : le jeu vidéo, c'était mieux maintenant.

On les entend beaucoup, ces vieux râleurs. Les adeptes du c'était mieux avant , vestiges grabataires d'un autre âge, Cabrels maladifs en mal d'inspiration. Des gamins, mais déjà des vieux cons. Parmi eux, pas mal de nintendofans non pubères malgré la trentaine passée, des dreamcastrés traumatisés, jamais remis de l'échec d'une console qui n'a jamais su capter l'air du temps malgré son jeunisme de pacotille. Mais aussi de jeunes joueurs ayant commencé à l'âge playstation, et qui idolâtrent cette époque médiocre, comme d'autres les 16 bits ringardes, les « die and retry » idiots, et le kawaï débilitant.

Et pourtant, malgré leurs jérémiades incessantes et séniles, la génération qui vient de passer pourrait bien être l'âge d'Or du jeux vidéo! Une génération où le jeu vidéo a enfin atteint une vrai maturité.


D'abord , c'est la génération du jeu en ligne. Bien sûr, ça existait sur PC, pour jouer au policier et au voleur (Counterstrike) ou aux petits soldats (les RTS clonés par dizaines)! mais là, ça a enfin de la gueule, avec un X-Box Live d'une très grande qualité donnant une autre dimension à la compétition virile entre joueurs.


Mais c'est aussi une génération pendant laquelle GTA réinvente le jeu d'action, avec un bac à sable immense et une sensation de liberté jamais vue dans le genre, tout en maniant sérieux et dérision avec un art consommé. Cocktail parfaitement maîtrisé aussi par une saga Metal Gear Solid qui atteint sa quintessence après un premier épisode Playstation un peu court, brouillon et mal rythmé. L'intelligence d'un MGS2, premier jeu à oser dire vraiment merde au joueur, ou la maîtrise émotionnelle et rythmique de MGS3 : ce ne sont pas les rigidités conceptuelles de la génération 32 bits, ou les bienséances de la lutte soporifique entre Sega et Nintendo qui auraient pu nous l'offrir.


Encore que Nintendo s'est bougé le cul au début de cette génération en faisant un peu la même chose que MGS2 avec Wind Waker, premier Zelda magistralement suicidaire, puisque détruisant carrément Hyrule et invitant clairement le joueur à grandir, pour une fois (conseil apparemment tombé dans les oreilles de pas mal de sourds, dont les créateurs d'ailleurs). Le tout sur fond d'univers féerique parfaitement magnifié par un cell shading d'une esthétique renversante! C'est d'ailleurs l'une des techniques graphiques majeures de cette gen, nous permettant de déguster des merveilles visuelles comme Jet Set Future, ou l'extraordinaire Okami.

Cette génération, c'est aussi pas mal de jeux typés PC qui s'ouvrent à un public plus large. Halo par exemple, qui démontre avec brio que Pads et FPS peuvent parfaitement coucher ensemble. Un Morrowind sur console, c'était aussi inimaginable il y a quelques années, où on avait droit qu'aux jeu de rôle japonais. Et encore des miettes de la production nippone! parce que sur cette gen, c'est l'explosion des rpg japonais traduits qui sortent en France, nous permettant par exemple de découvrir les merveilles de Nippon Ichi (Disgaea surtout) ou même Dragon Quest. Le VIII opus reste une extraordinaire réussite old school, n'en déplaise aux joueurs assistés élevés au lait tourné des FF. Les pauvres enfants ne comprennent d'ailleurs pas la superbe volte face du XIIème épisode, qui leur fout, et c'est jouissif, un bon coup de pied au cul.

Cette génération réinvente aussi le beat them up avec le classieux Devil May Cry, qui redonne vie à un genre moribond . Le Diable soit loué pour ce miracle, qui a permis l'éclosion de chefs d'Å“uvre comme Ninja Gaiden, God of War, ou l'hilarissime God Hand. Même un Resident Evil en phase terminale revient miraculeusement à la vie sous les doigts experts de Mikami, maître d'Å“uvre d'un RE4 hyper-tonique.
Le jeu d'action aventure reprend lui aussi des couleurs, avec ICO et Shadow of the Colossus, bijoux d'une maturité et d'une inventivité inouïes, à l'avant garde ludique d'une génération qui survole en terme de sensibilité, d'intelligence, et d'audace, la médiocrité des génération antérieures. En terme de level design, même leçon assénée aux anciens : le splendidissime Metroid Prime, un des jeux majeurs de cette génération, renvoie en la matière toutes les générations antérieures à leurs chères études.

Bref, à l'heure du jeu vidéo rachitique pour pucelles hilares et mamies gâteuses, tel que nous le prépare Nintendo, ou des consoles en kit pour milliardaires à la Sony, on peut s'estimer heureux d'avoir tâté du pad sur la mémorable génération qui vient de s'achever. Hey, les pleureuses : Profitez-en, parce que tout ça, ça pourrait bien sentir le sapin.



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