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Chronique : Etude de cas 1 : le joueur PC.

Réflexions hautement philosophiques - Par Dezorys - 02 Avril 2007 18:39:35

Dissection minutieuse d'une catégorie de joueurs particulièrement imbue d'elle même et heureusement à l'agonie : le joueur PC.

Physiquement, le joueur PC est un petit boloss, souvent obèse ou très poilu, souffrant souvent d'une hygiène plus qu'approximative (à ce titre, passer une nuit en réseau, dans une pièce avec 20 gars qui transpirent comme des coureurs de 2000 mètres à agiter une souris sur 50 cm², donne une idée assez juste de ce que doit être le souffle putride de l'enfer).

Le joueur PC est assez pété de thunes pour acheter la dernière carte graphique à 1000 euros (qui lui permettra de faire tourner l'équivalent buggé d'un jeu X Box 360 dans le meilleur des cas) Pour lui, une dépense de 3000 euros pour upgrader sa machine tous les 6 mois tient de l'évidence. Pire, c'est une obligation pour tenir son rang dans la caste ( Avez vous vu Chayrubain, il n'a plus qu'une geforce 9600 GT, quelle décadence ; je crois, Ma Chère Veuve Poignet, qu'à mon grand regret nous allons devoir annuler la prochaine LAN chez lui samedi). En revanche, étaler de manière détaillée sa « config » de milliardaire sur les forum en demandant innocemment si elle pourra faire tourner correctement un obscur FPS d'il y a deux ans, ça, ça claque. Et tant pis si elle sera obsolète dans 6 mois, on a la classe ou pas.

En revanche, le monde "console" est d'une telle vulgarité!
Un FPS au pad ? Hérésie absolue, plutôt mourir ! ! ! C'est injouable, c'est bien connu. D'ailleurs, je n'y ai jamais joué. C'est pour le grand public et les américains ignares.
Les jeux Playstation ? c'est pour les débiles, pour les petites racailles de banlieue juste bonnes à se gaver de PES et de GTA.
Les jeux Nintendo ? pour la petite sœur mongolienne, tout au plus.
Et s'ils admettent parfois que les jeux sur micro ont perdu en qualité (ce qui est un doux euphémisme pour désigner l'état calamiteux du marché PC), c'est bien évidemment à cause de l'infection pestilentielle des consoles, qu'elles soient maudites pour les générations à venir, pour avoir massacré Deus Ex et Elder Scrolls ! Heureusement, il reste quand même une poignée de jeux intelligents sur nos machines à 3000 euros, qui résistent encore et toujours à l'envahisseur.

Mais quels sont donc ces fameux jeux intelligents dont le joueur PC est fier d'être le hérault ?

Car le Pciste, du haut de sa machine à 4000 euros, ne se rend même pas compte que le jeu PC est mort, qu'il n'invente plus rien depuis longtemps, qu'il est réduit à trois jeux qui subissent des updates laborieuses plus ou moins fréquentes :

- Doom, soit les FPS, genre brutalement idiot par excellence, dont le seul intérêt est de faire chauffer la carte graphique à 1000 euros. Sinon, sur le fond de jeu, c'est une suite inter-minable de clônes/add on sans âme, à l'image de ses adeptes.
- Warcraft, les RTS ou « real time strategy, » la « strategy » désignant en l'occurrence l'accumulation parkinsonienne des clics gauches frénétiques, afin de donner l'illusion qu'une cervelle réfléchit derrière.
- Everquest, pour les "MMORPG". Ou plutôt, les hack and slash décérébrés jouables en meutes analphabêtes mais toutefois avides de puissance virtuelle. On y croise d'ailleurs peu d'êtres humains qui méritent ce titre, mais surtout des « leechs » et des « loot whores » ( vous ne comprenez pas ce que ça veut dire ? tant mieux pour vous, ça prouve que vous êtes encore sain d'esprit). Des jeux où s'exprime donc toute la subtilité légendaire du joueur PC ( Moi vois ? Moi tue ! ! !), dont le vocabulaire uniquement belliqueux se limite à une cinquantaine de borborygmes anglicisants.

D'ailleurs, seul un joueur PC peut comprendre un autre joueur PC. C'est pourquoi le joueur PC se réunit dans des sites PC (No frag par exemple, haut temple du fondamentalisme Pciste) ou des forum PC, où on parle de choses intelligentes (surtout de hardware en fait, c'est le seul sujet digne d'intérêt). On y manie un humour lourd et prétentieux, assez obscur pour le commun des mortels. On pourrait le surnommer « humour canard WC », pour être poli, tout en renvoyant néanmoins à sa dimension profondément fécale. N'essayez même pas de le comprendre : les private jokes vaseuses d'il y a 20 ans, qu'on ressasse en boucle dans les dîners de familles interminables, sont ce qui s'en rapproche le plus. Les grands gourous en sont de «jeunes» testeurs pré-pubères mais dont la plupart atteignent néanmoins la quarantaine, ayant sévis dans des revues infâmes pour ados pustuleux, et heureusement oubliées du commun des mortels.

Comme bientôt, il faut l'espérer, la totalité des joueurs souris/clavier.



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