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Bayonetta (Xbox 360)

Par Beauce_de_Findenivot - 22 Janvier 2010 07:19:56 - Fiche du jeu




Depuis le début de l'année, le petit monde vidéoludique s'est enfoncé dans un consensus béat autour la nouvelle égérie du beat'em all: Bayonetta, la sorcière sexy qui démolit du streum à grands coups de flingues et de tatanes.
Heureusement, Gamerama, indéfectible refuge de l'objectivité est là et qui veille afin de pourfendre d'un test salvateur la gangue ronronnante qui enveloppe le dernier étron pondu par Platinum Games qui, après avoir contribué à faire plonger la ludothèque Wii au dessous du niveau de la mer avec la boursouflure MadWorld, est venu faire ses cochonneries sur 360/PS3.





On avait pu espérer en tirant la chasse de 2009 que le courant emporterait les impuretés de la décennie précédente parmi lesquelles figurent en bonne place les danbrowneries en tous genres. C'était sans compter sur le dernier jeu de Kamiya mettant en scène une heroïne dézinguant des anges à tout va pendant une bonne dizaine d'heures. Heureusement, pour ne pas perturber le gamer moyen, les anges ont quand même une bonne gueule de vautour et Bayonetta est gaulée de telle sorte que les jambes d'Adriana Karembeu ressemblent à des saucisses cocktails. Même un Nboy qui se serait fait offrir une 360 (oui, une 360 car les Nboys ne pactisent jamais avec Satan Sony) pour Noël s'y retrouverait.


Soniais et Bouzeux ont réagi favorablement à la sortie de Bayonetta sur leurs supports préférés respectifs.



A la décharge de tous les gogos qui se paluchent sur "la nouvelle référence du jeu d'action", il faut avouer que Bayonetta fait illusion pendant quelques minutes voire quelques heures. On se plaît effectivement à déclencher des combos devastateurs et à esquiver les gesticulations ennemies au dernier moment afin de déclencher le witch mode avant d'achever les adversaires à grands coups d'attaques sadiques et d'incantations.
Ce n'est en effet pas la moindre réussite de Bayonetta que d'être parvenu à faire croire au moindre gamer du dimanche qu'il s'était soudainement transformé en dieu du beat'em all. Car les développeurs ont fait en sorte que n'importe quelle combinaison de touche, tapée sur n'importe quel rythme se convertisse en enchaînement pieds/poing/lame/guns. Sur les autres sites, on parlera de "richesse du gameplay". Ici, on dira plus prosaïquement que c'est "n'importe quoi".

Cela ne veut pas forcément dire que le jeu soit particulièrement facile, certains ennemis étant particulièrement vifs et n'hésitant pas à se glisser dans un angle mort de la caméra ou à profiter de la confusion à l'écran causée par la profusion d'effets spéciaux.
C'est par contre la pauvreté des stratégies nécessaires à mettre en oeuvre qui fait de Bayonetta un beat moyen: bourriner la touche d'esquive jusqu'au déclenchement du witch mode puis enchaîner sur un combo random.
Curieusement, les boss sont largement en-dessous de la piétaille: la plupart sont vincibles au premier essai sans trop forcer. Sans doute faut-il y voir un symbole du renoncement des développeurs du genre, le beat'em all ne valant plus la peine qu'on se batte pour lui.


Deux-trois QTE suffiront à venir à bout de ce boss. Toujours à la pointe de l'innovation, les gars de Platinum Games en ont également truffé les cutscenes, for the lulz.



Bien sûr, quelques petits fanboys nerdeux -sans doute les mêmes qui prétendent que Halol ne prend toute sa dimension qu'en mode Légendaire- essaieront de protester à travers le fil de leur appareil dentaire en expliquant que tout celà devient beaucoup plus compliqué dans les niveaux supérieurs de difficulté et que l'intérêt s'en trouve ravivé. Un argument cependant rapidement balayé d'un revers d'une main de fer dans un gant d'acier clouté.
Car afin de grapiller quelques points dans les reviews, les développeurs ont souhaité apporter des "variations de gameplay" dans leur jeu. Une décision qui révèle la détresse abyssale dans laquelle se retrouve le genre aujourd'hui, tant cette hétérogéneité des mécanismes de jeu vient handicaper un titre qui n'en avait pas besoin.

En effet, il n'est pas exagéré de dire que la seconde moitié du jeu n'est qu'un vaste désert ludique dans lequel les rares combats "classiques" font figure d'oasis. Le joueur perséverant qui se sera efforcé de maîtriser, un peu vainement comment on l'a vu plus haut, la multitude d'enchaînements disponibles en sera pour ses frais.
Le jeu va ainsi balancer deux séquences spaceharrieresques interminables et répétitives avant de vous planter plus loin derrière un canon de DCA pour démolir un boss que vous aviez pourant expédié en enfer une dizaine de niveaux plus tôt. Bayonetta enfonce ensuite définitivement le clou avec une phase de plateforme d'une inutilité rare. Autant de niveaux dans lesquels les combos et les coups spéciaux appris sont d'une utilité zéro et mettant la patience du joueur à rude épreuve.

Arrivé à ce stade du jeu, ne pouvant en supporter davantage, j'appelle Chocolat et l'invite au café des sports prendre un verre d'absinthe-banga pour qu'il m'explique ce qui m'attendait encore.
Ca a donné à peu près ça:





Oooops, spoiler! Seuls les pires débiles de l'internet se sentiront concernés cependant car je n'imagine pas que l'on puisse s'intéresser une seconde à la trame scénaristique de Bayonetta.
Si la plupart des jeux d'action ont en effet la modestie de rester légers dans leur façon de distiller leur scénario, Bayonetta décide au contraire d'en rajouter dans la lourdeur avec des cutscenes d'un cheap qu'on ne pensait atteignable que sur Wii. Parfois interminables, souvent insupportables, toujours d'un mauvais goût lamentable qu'un soit disant délirant second degré japonais ne parvient plus à excuser, elles ne demandent qu'à être zappées au plus vite.
Le reste du background est dévoilé à travers des bouquins à collecter à travers les niveaux dont l'intérêt est une illustration parfaite du néant et que la mise en paragraphe rend de toute façon illisibles.


Bayonetta essaie d'emprunter à droite et à gauche des gameplays alternatif. Ici, celui de ''Où est Charlie''



Mais au delà de choix de gameplay douteux et d'une storyline lourdingue, ce qui achève de plomber Bayonetta, c'est bel et bien cette tenace odeur de renfermé qui s'en dégage. Tout dans la mise en scène, le décor ou le bestiaire de Bayonetta pue le déjà-vu et le déjà-joué avec ses châteaux, sa façon d'introduire les monstres ou ses voix de boss directement recyclés de Devil May Cry. Avec Jeanne dans le rôle de l'inévitable double négatif du personnage principal, un cliché tellement usé que même sa teinte sépia provoque plus la pitié que l'attendrissement d'un spectateur affligé par un tel manque de créativité.

Quelle tristesse, après avoir connu God Hand, de voir le genre bégayer ainsi de façon moribonde! Ceux qui espéraient trouver le successeur triomphant du beat de Capcom devront donc revenir de leur désillusion: ils se retrouvent à la place avec le spinoff neuneu de Devil May Cry.




Note : 4/10
A défaut d'un coup de bite, c'est un bon coup de pied qu'on a envie de mettre au cul de Bayonetta. En espérant que cette pimbêche n'y revienne pas.





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