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Okami (PlayStation 2)

Par Dezorys - 16 Mai 2007 08:30:58 - Fiche du jeu


D'un côté le splendide Okami manie avec une maestria un cell shading maîtrisé, qui va plus loin que Wind Waker en s'inspirant directement des lavis extrême-orientaux. L'esthétique peut déconcerter de prime abord, mais une fois qu'on s'y fait, difficile de faire la fine bouche devant l'un des joyaux esthétiques et graphiques de cette génération.
De l'autre, TP se noie dans un graphisme glauque, triste, qui oscille entre le verdâtre et le jaunâtre option degueuli pour le "monde des ténèbres". Cet univers, on le connait comme... le loup blanc : Nintendo nous ressert pour la éniéme fois la fantasy du pauvre made in Miyamoto, passe partout et sans saveur. Un monde sans ressort, vaguement médieval, avec les mêmes habitants et le même background qu'Ocarina, le souffle épique en moins, pour un résultat trouillard. Et sans même l'esthétique audacieuse de Wind Waker pour faire passer la pilule. Nintendo nous annonçait que ce dernier allait tourner la page des Zelda à l'ancienne, et nous pond au final un sorte de" best of" sans génie, voire même sans couille.
Parce que l'audace, elle a clairement foutu le camp chez Clover. Okami tente le pari réussi d'un univers plongeant ses sources dans le folklore japonais. Résultat : un jeu irrigué de légendes, de mythes, et de références à un vrai background solide. Bref, un jeu plein de vie, qui se dévore avec un faim de loup.

De l'autre côté, la wiimote peine à insuffler de l'énergie à un gameplay vu et revu. On est surpris au début, on fait mumuse avec l'arc et à sortir son épée, mais ça dure 5 minutes, le temps de constater que finalement, ça n'apporte pas grand chose au jeu, si ce n'est pas mal d'imprécision... La version originelle et authentique (sur GC) se paie même le luxe d'un plus grand confort grace à la caméra mobile. Okami, lui sans artifice et sans gadget, multilplie les innovations de fond. Le pinceau magique en particulier, qui permet de modifier l'environnement d'un coup de pad, et ainsi de faire se lever le soleil ou le vent, et tant d'autres choses, témoigne non seulement de l'énergie créatrice des auteurs, mais aussi d'un talent réel à mélanger poésie, ambition et gameplay. Et s'il n'y avait que cela... le monde d'okami est truffé de quêtes annexes passionnantes. Chaque centimêtre carré du jeu ou presque nous offre l'occasion de ranimer un arbre ou la végétation, de nourrir un animal, d'aider un marchand ou un villageois, de participer à des mini jeux. En face, TP peine à sortir de l'enchaînement mécanique de donjons parfois intéressants, il faut le reconnaître, mais à la longue, sâoulants...les trois quart des cinquième de coeurs ne feront pas l'objet d'une quête annexe, mais d'une simple recherche approfondie dans les donjons. Seule originalité réelle, les phases durant Link se transforme en loup, sont clairement sous exploitées et se résument à chercher des bestioles-nonos magiques en creusant un peu partout, tout en se faisant fouetter le dos par un petit boudin difforme adepte du SM.


Reste un point où, il faut le reconnaître, les deux jeux se valent dans la médiocrité : c'est la facilité limite insultante du jeu. N'espérez pas voir s'afficher de game over, c'est peine perdue : entre les multiples objets revitalisants d'Okami et la caresse bienveillante des boss de TP occasionnant tout au plus la perte d'un demi coeur, on prend le gamer pour le petit casual du dimanche.


Pour conclure, après tout le vent brassé par Wind Waker, il faut se rendre à l'évidence : la légende de Zelda est complètement essouflée, dégonflée, même. La série n'a plus rien à dire, plus rien à montrer, plus rien à faire jouer. Même jingles, même objets, même énigmes, même cheminement, tout provoque un immense sentiment de lassitude. Une fin crépusculaire pour la série, à l'image de son univers entre chien et loup, qui s'enlise dans le médiocre, le déjà vu mille fois.

En revanche, Okami fourmille d'énergie et d'inventivité, et au bout du compte, de mordant. Il semble qu'au bout de quelques années, un jeune louveteau ait réussi finalement à s'imposer à la tête de la meute, destituant le vieux chef fatigué...


Note : 8/10
Pour le vieux loup de mer qui a suivi la série depuis l'antique ancêtre NES, il est douloureux de constater à quel point le nouveau Zelda : Twilight Princess témoigne d'un essoufflement terrible de la série. Okami, en pillant le meilleur de la série grabataire de Nintendo et y en ajoutant d'innombrables trouvailles de gameplay ainsi qu'un univers beau et original, met la pâté au vieux cabot fatigué...





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